Kultur27. Juni 2024

Hans Bouman expose ses œuvres au H2O à Oberkorn jusqu’au 30 juin

Une inconditionnelle passion pour l’art

de Michel Schroeder

Il nous faut féliciter ici l’équipe culturelle de la Ville de Differdange d’avoir réussi à organiser une exposition avec les œuvres de Hans Bouman, artiste éminemment connu et reconnu dans de très nombreux pays. Plusieurs me­mbres de la Commission culturelle de Differdange effectuèrent une visite dans l’atelier de l’artiste.

Il vous sera possible de visiter cette exposition, constituée de peintures et de sculpture de l’artiste, une exposition vraiment exceptionnelle, jus­qu’au 30 juin à l’Espace H2O (rue Rattem à Oberkorn). Cette exposition est accessible au public du vendredi au dimanche, de 15 à 19 heures. Il vous sera également possible d’acquérir sur place, différentes publications de l’artiste.

Le jour du vernissage, nous avons assisté à un profond débat entre Hans Bouman et sa galeriste Isabelle Frank.

Artiste jusqu’au fond des tripes

Hans Bouman a au long de sa carrière réalisé des gravures, des sculptures, des photographies, des vidéos, de l’art numérique, reflétant son inconditionnelle passion pour l’art.

Tout au long de sa carrière, c’est par cycles que les œuvres de Hans Bouman se sont développées. Henri-François Debailleux a écrit au sujet de celui qui se fit connaître par ses grandes têtes hiératiques peintes dans l’épaisseur et la densité de la matière qui évoquent les Moai de l’Île de Pâques ou encore les masques d’Afrique : «Toute la magie de Bouman est là, dans ce jeu sur la matière picturale et dans cette capacité d’en faire jaillir, aux sens propre et figuré, une figure immédiate», écrit alors Henri-François Debailleux.

Citons ici Hans Bouman : «Ce qui m’apparaît pendant que je travaille est toujours clair, jusqu’à ce que cela me dépasse. Si je ne trouve pas les mots, je trouve la solution dans l’œuvre elle-même».

La figure humaine est le sujet récurrent de ce grand artiste. C’est un face-à-face. Fa­ce à lui-même et face à autrui.

Avec ses têtes, Bouman, à chaque nouvelle œuvre, devant nos yeux dresse une nouvelle intensité de présence, une nouvelle qualité de confrontation.

Debailleux a également écrit ce qui suit : «Ses têtes affichent une force et une densité peu communes. Elles savent en effet jeter les masques pour laisser filer, derrière une solennité exemplaire, leur énergie intérieure, leur drame retenu et leur prodigieuse capacité à fonde tout cela dans la peinture.»

Un parcours en adéquation avec sa création artistique

Hans Bouman est né à Haarlem, aux Pays-Bas, en 1951. Il a effectué ses études à l’Ecole d’Art Graphique d’Amsterdam, puis à l’Académie des Beaux-Arts d’Amsterdam. Pendant ses études, Hans a visité les plus prestigieux musées d’Europe.

C’est en 1980, âgé de 29 ans, qu’il a quitté Amsterdam pour s’installer rue Mouffetard au 5ê4me arrondissement à Paris où il a travaillé durement, dans l’isolement.

En 1981, il a effectué un voyage aux à travers les Etats-Unis. C’est en 1985, que Jean-Claude David a organisé la première exposition personnelle des travaux de l’artiste, à Grenoble. David a présenté le travail de Bouman à la Foire de l’Art de Bâle.

C’est à l’Espace Kiron qu’il fit sa première exposition à Paris, ce en 1986. Il obtint le Prix de Peinture du Salon de Montrouge et fit la même année des rencontres primordiales professionnelles qui furent décisives pour sa carrière d’artiste.

Il séjourna au Maroc en 1986, où il réalisa une série de paysages. C’est en 1989, qu’il voyagea au Burundi avec le photographe Bertrand Rieger. En 1990, une ancienne imprimerie à Saint-Denis devint son nouvel atelier. La même année il publia son premier ouvrage bibliophile.

Son premier séjour dans l’Océan Indien, en 1991, lui permit de découvrir les temples tamouls. L’année suivante, il eut sa première exposition personnelle de sculptures, à Paris. La même année il effectua un voyage au pays Lobi au Burkina Faso, avec Bertrand Rieger. Ce fut une belle expérience entre peinture et photographie, qui déboucha sur une exposition à l’Espace Ricard, à Paris.

Nous voici en 1993. Cette année-là, il fut présenté à la FIAC à Paris. Il séjourna en Pologne où il réalisé une série de sculptures en bronze. Courant de l’année 1994, il voyagea sur les traces des féticheurs au Bénin et au Togo. Le résultat, une magnifique série de sculptures en bronze.

Il s’installa, durant l’année 1995, pendant quelques mois à la campagne, où le contact avec la nature contribua à apporter de l’éclaircissement à sa palette. L’année suivante, Hans Bouman exposa simultanément dans trois galeries, à Paris. En 1998, il séjourna à Ma­dagascar à l’occasion d’une exposition au Centre Culturel Français de la capitale. La même année, il se rendit au Burkina Faso pour y réaliser une série de sculptures en bronze à la cire perdue, fabriquées avec des fondeurs locaux.

Il se mit ensuite en retrait du monde de l’art et s’installa dans son nouvel atelier de Belleville, Paris. Durant cette période, il chercha à faire la synthèse entre peinture et images numériques.

2002 fut une année voya­ges, avec de fantastiques destinations qui, elles aussi, influenceront ses réalisations : Bali, les Andes et Beijing.

Son livre «Têtes ardentes» avec un texte de l’écrivain Daniel Picouly et un entretien avec Gérard-Georges Lemai­re, parut en 2008.

En 2010, il se rendit en Corée du Sud et installa son atelier dans une grande au sud de Paris. Il retourna en Corée dans le cadre de deux expositions individuelles.

Bonjour la Chine

En 2014, il réalisa une sculpture monumentale pour le projet P’Art Sino Français à Shunde, en Chine.

En 2017, il séjourna en Chine dans la ville de Longzhou, proche du Vietnam, dans le cadre d’une résidence d’artistes français. Il retourna l’année suivante en Chine dans la ville de Shangijn. La même année sortit de presse son livre «Le corps derrière le corps».