Kultur24. Mai 2024

Jusqu’au 1er juin à la Galerie Valerius

Fernand Roda et les forêts sous de multiples facettes

de Michel Schroeder

L’exposition Bëscher ( Les forêts ) de Fernand Roda sera visible à la Galerie Valerius ( 1, Place du Théâtre L-2613 Luxembourg ) jusqu’au 28 avril. Les heures d’ouverture de la Valerius Art Gallery sont, du mardi au samedi, de 10 à 18 heures.

Des peintures émouvantes et rythmées

Né au Luxembourg en 1951, l’artiste luxembourgeois Fernand Roda interroge et travaille le thème de la nature dans ses facettes les plus diverses. S’il fut toute une époque lors de laquelle la nature était méprisés dans l’art, aujourd’hui elle a retrouvé, fort heureusement d’ailleurs, ses lettres de noblesse.

Les peintures de Fernand Roda sont émouvantes et rythmées, elles captivent le public. Probablement parce qu’elles sont authentiques.

Fernand Roda vit depuis 1971 à Düsseldorf. À l’étranger, il faut savoir que les œuvres de cet artiste se retrouvent dans de nombreuses collections, au Luxembourg, par ailleurs, également : au Musée national d’histoire de l’Art au Fëschmacht, dans de nombreux bâtiments publics, dans les collections de la Bayrische Landesbank, de la Fotis Bank, de la BCEE, de la Deutsche Bank, de la Dexia BIL, du Museum Kunstpalast de Düsseldorf, du Kunstmuseum de Mühlheim an der Ruhr, de la Villa Vauban, du Museo del Novecento de Milan …

Élève de Joseph Beuys

Fernand Roda a quitté le Luxembourg en 1971. Il a été l’élève de Joseph Beuys à la Staatliche Kunsthochschule de Düsseldorf. Roda se souvient de lui comme d’un professeur classique dur. Il explique au sujet de Beuys : « J’ai eu beaucoup de chance d’être mis au défi par Beuys. En tant que professeur, il était très strict. Ses exigences, en particulier pour le dessin étaient importantes pour saisir la base. Il m’a aidé à trouver la force en moi et m’a ainsi permis de travailler de manière indépendante. »

A l’âge de seulement 21 ans, Fernand Roda était convaincu que l’art des années soixante et soixante-dix, le pop art, le minimal et le zéro, étaient dépassé et qu’il était grand temps d’innover.

Des œuvres qui s’inscrivent dans le temps

Fernand Roda, a présenté, en 1980, des œuvres expressives abstraites à la 4ème Triennale au Palazzo de Milan et en 1981 son tableau Ciel égyptien à la 12ème Biennale des Jeunes à Paris.

A l’Akademie der Künste de Berlin, à l‘occasion de l’exposition « Nouvelle peinture d’Allemagne », il a montré des peintures mettant, entre autres, en scène, une fantastique forêt tropicale et des mondes végétaux luxuriants attirant le public dans un exotisme particulier.

C’est également dans les années 80 qu’il a réalisé un tableau, sur commande, pour le métro de Düsseldorf. Cette œuvre aux dimensions impressionnantes, 4 X 3,6 mètres est visible à la station Heinrich-Heine-Allee. Le titre de cette réalisation : Déraillement III.

On se souviendra, bien des années plus tard, de ses Machine Worlds présentées en 1997 à la Galerie Schlassgoart. En regardant les œuvres sur une période de plus de vingt ans, on se rend compte de la continuité des thèmes et en même temps de la progression radicale de l’artiste.

Le jour de la fête nationale de l’année 1991, Fernand Roda a obtenu le titre de Chevalier de l’ordre du Mérite du Grand-Duché de Luxembourg. Lors du discours qui eurent lieu à cette occasion, il a été dit notamment que Monsieur Roda est le peintre luxembourgeois le plus connu en Allemagne où il est actif depuis 1977. Son rayonnement international ne cesse de croître. Il nous faut reconnaître le mérite de nos artistes importants à l’étranger et de consolider leurs attaches avec notre pays en leur accordant une décoration luxembourgeoise.

Des troncs de bouleaux, de la riche fougère …

Fernand Roda nous montre, dans ses peintures, aussi bien la couche arable, que la couche supérieure du sol, avec son sillon clair et sa plasticité volumineuse, qui est créée par le fond noir peint ensuite, ou des troncs de bouleau, ou de la riche fougère verte.

En tant que peintre pur-sang, Roda préfère travailler avec une base de pigment et de peinture à l’huile, a couleur et la forme fournissent alors de point de départ expérimental du peintre, où les couleurs en pleine clarté et énergie, entrainent le spectateur dans un véritable maelström.

Plusieurs centaines d’expositions dans le monde

Fernand Roda a exposé à Düsseldorf, à Bonn, à Milan, à Saint-Étienne, à Bochum, à Berlin, à Zurich, à Paris, à Cologne, à Munich, à Bâle, à New York, à Stuttgart, à Stockholm, à Luxembourg, à Echternach, à Strasbourg, à Nancy, à Copenhague, à Gand, à Barcelone, à Helsinki, à Lisbonne, à Bruxelles, à Marseille, à Metz, à Moscou, à São Paulo, à Essen …