Kultur30. Juli 2024

Faire revivre l’Histoire

Adam Sigmund von Thüngen interprété par Lex Gillen

de Michel Schroeder

Lorsque Lex Gillen revêt la peau et s’accapare de l’âme des personnages qu’il interprète, le public est transporté dans le temps. Récemment, nous avons assisté à une mise en situation historique de Lex Gillen, au Musée Dräi Eechelen – Musée des 3 Glands. Il s’était glissé dans la peau d’Adam Sigmund de Thüngen, commandant de la Forteresse, pour nous raconter ce personnage haut en couleurs. Ce spectacle de théâtre lors duquel le public est invité à intervenir portait le titre «Dem Adam Sigmund von Thüngen seng Festung», mis en scène par Natalia Sanchez.

Je vous conseille de vous rendre sur le site de Kultrun asbl (www.kultrun.lu) si vous souhaitez découvrir les autres personnages interprétés par Lex : le Grénge Mann, de Mille Jängi, Claudius vun Augusta Treverorum, Meeschter Heck, de Bauer Aloyse… Et l’acteur est toujours fascinant de réalisme ! Vous pourrez encore souvent l’applaudir, car il se glisse souvent dans la peau de personnages historiques, ce, aux quatre coins du pays.

Au Musée des trois Glands, le but du spectacle était de faire découvrir, au public présent, la vie de ce personnage, tout comme la vie à l’époque du Sieur de Thüngen : Comment vivait-on dans la Forteresse de Luxembourg en l’an 1735 ? Quelles étaient les conditions pour y être recruté ? A ces questions tout comme à d’autres, Adam Sigmund von Thüngen y a répondu personnellement.

Lorsque von Thüngen était commandant de la Forteresse, un nombre de plus en plus important de soldats désertait. Avec désespoir, il mit tout en œuvre pour trouver de nouvelles recrues.

De la bouche même du commandant de la Forteresse, nous avons appris de nombreux aspects de la vie en ces lieux. Il nous a raconté les juges, les commerçants, les marchands, les artisans, les brasseurs, il a expliqué les conditions requises pour devenir un bon soldat, le salaire des soldats…

Lors du spectacle, nous avons fait connaissance avec le célèbre Pierre Ernest de Mansfeld, avec des paysans, des paysannes, des nobles …

Souvent les soldats n’é­taient au Luxembourg que pour de courtes périodes en rapport avec leur service militaire. Il existait une relation d’amour-haine entre les habitants et la garnison : d’un côté, il y avait de la jalousie vis-à-vis de l’exemption des soldats de certains impôts et taxes, de l’autre, les soldats dépensaient leur salaire dans la ville et de nombreux hommes d’affaires et de commerçants dépendaient de l’armée pour leur subsistance, tout comme les artisans et les journaliers qui travaillaient à l’amélioration ou à la réparation des fortifications.

Les deux groupes ont connu les mêmes conditions de vie médiocres dans la ville, telles que le manque d’eau potable et d’assainissement, ce qui a provoqué des épidémies de choléra et de typhus. La caserne était si étroite que souvent deux soldats devaient se partager un lit. Les officiers, logés dans les maisons des classes supérieures, ne rencontraient pas de tels problèmes. La population locale n’était pas mieux nantie : il y avait une différence marquée entre les logements sombres et exigus des pauvres de la ville basse et ceux des riches qui vivaient dans des logements de la ville haute construits par la noblesse et le clergé.

Adam Sigmund von Thüngen est né en 1687 à Thüngen, il est mort le 4 juin 1745 lors de la bataille près de Hohenfriedberg. De 1733 à 1735, il a été commandant du duché de Luxembourg, où il représentait Wilhelm Reinhard, baron de Neipperg. Le Fort Thüngen et la rue du Fort Thüngen portent son nom.