Kultur16. Mai 2024

Martin Parr, jusqu’au 19 mai à l’Abbaye de Stavelot

Il décortique notre société en quête de sens

de Michel Schroeder

Martin Parr est né en 1952 à Epsom, dans le Surrey, au Royaume Uni. Il a étudié la photographie à l’Ecole polytechnique de Manchester.

Il s’est forgé une réputation internationale par son imagerie innovante, son approche du documentaire social et sa contribution à la culture photographique au Royaume-Uni et à l’étranger. Depuis 1994, il est membre de la coopérative photographique Magnum.

L’une de ses expositions a voyagé durant cinq ans à travers toute l’Europe. En 2006, il reçu le prix Erich Salomon, et son exposition «Assorted Cocktail» a été inaugurée à la Photokina de Cologne.

Martin Parr a également collaboré à l’ouvrage retraçant l’histoire des livres photos chinois.

En 2017, il a remporté le Sony World Photography Award pour sa contribution exceptionnelle à la photographie.

Et, en mars 2019, son exposition «Only Human» a été inaugurée à la National Portrait Gallery de Londres. Elle comprend des portraits du monde entier, avec un accent particulier sur l’identité britannique.

De la lutte des classes à la surconsommation

Si vous visitez l’exposition qui se déroule à Stavelot, vous pourrez voir plus de 400 photographies de Martin Parr, couvrant 13 thématiques.

A l’aide de son œuvre, le photographe décortique notre société en quête de sens, évoque la lutte des classes, la surconsommation, les vacances, le tourisme de masse. Sous son objectif, les détails individuels deviennent sublimes, cocasses ou touchants. Ses maîtres-mots sont ironie, auto-dérision, kitch, bonne humeur et bien évidemment humour «so British». Depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui, Martin Parr dresse, au travers de grandes séries, une fresque de nos sociétés en couvrant plus d’un demi-siècle.

Les thématiques de l’exposition

Les self-portraits : ces autoportraits nous font découvrir l’humour et l’ironie propres à l’artiste que l’on voit évoluer au fil des années, entre 1996 et 2016.

Le non conformisme : à Hebden Bridge, petite ville du Yorkshire, il a photographié, pendant cinq ans, la nature, tout comme la vie industrieuse des ouvriers, des mineurs, des paysans, des garde-chasses, des colombophiles et des maris menés par le bout du nez.

Bad Weather : dans ces photos noir et blanc, Martin Parr capture ses concitoyens évoluant au quotidien au gré des conditions climatiques anglaises : averses, bruines, tempêtes de neige. Il a filmé toutes ces scènes par mauvais temps.

The Last Resort : au travers de cette série de photos, le photographe dresse le portrait de familles aux revenus modestes prenant leurs vacances à New Brighton, petite station balnéaire en déclin près de Liverpool.

Small World : ces photos dénoncent l’univers saugrenu du tourisme de masse, tourisme dont le modèle ultime serait... Las Vegas !

The Cost of Living : cette série constitue un portrait pertinent des nouvelles classes sociales, riches et ambitieuses, nullement concernées par l’avenir de la planète !

Luxury : à l’aide de ces photos, il dénonce les comportements de la classe internationale des nouveaux riches, dont les codes sociaux sont fondés sur l’ostentation et la dépense.

Death by Selfie : poursuivant son exploration du tourisme à l’échelle mondiale, Martin Parr consacre ainsi une nouvelle série de photos à l’autoportrait, et à ce qui a changé de façon spectaculaire le rituel d’une visite touristique : le selfie.

Bored Couples : à travers ces photos Parr interroge le point de vue et l’authenticité d’une image ainsi que de l’importance de son titre, de sa légende.

Everybody Dance Now : selon lui, la photographie est peut-être la forme la plus démocratique d’expression, après la danse. Voilà plus de trente-cinq ans que, de Sao Paulo aux îles écossaises, il photographie des danseuses et danseurs endiablés, des cours d’aérobic, ainsi que des thés dansants.

Common Sense : il s’agit ici d’une étude en gros plan de la consommation de masse et des déchets.

Think of England : avec cette série, le photographe rend surprenant ce qui est évident. Il provoque avec délectation.

Etablishment : il a voulu photographier l’«etablishment» britannique, ces élites qui dirigent le pays et leurs curieux rituels. Il en a surtout capté toute l’imbécilité !

Informations pratiques : L’exposition reste ouverte ce jeudi, vendredi, samedi et dimanche, de 10 à 18h.

Outre ses grands locaux dédiés aux expositions temporaires, l’Abbaye de Stavelot abrite trois musées : le Musée Guillaume Apollinaire, qui évoque le séjour du poète dans la région ; le Musée du Circuit de Spa-Francorchamps, qui vous fait découvrir, avec ses nombreuses voitures exposées, la prestigieuse histoire de ce circuit mythique ; et le Musée Apollinaire, qui évoque le séjour du poète dans la région ; le Musée du Circuit de Spa-Francorchamps, qui vous fait découvrir, avec ses nombreuses voitures exposées, la prestigieuse histoire de ce circuit mythique ; et le Musée historique de la Principauté de Stavelot-Malmedy.