Kultur15. Oktober 2022

Jusqu’au 29 octobre à Schifflange, exposition rétrospective

Ad Deville, un artiste de la lumière

de Michel Schroeder

Ce jour-là, lorsque nous sommes entrés à la Galerie d’Art Schëfflenger Konschthaus au 2 rue de la libération à Schifflange, je n’ai pu retenir des larmes. Mon ami, le grand et brillant artiste Adolphe Deville nous a quitté à la fin du mois de mai de cette année, quelques jours avant que son épouse fasse également ses adieux à cette terre de Schifflange qu’elle appréciait au plus haut point. Entre les deux époux ce fut un mariage d’amour. L’épouse de l’artiste fut toujours une fervente admiratrice des travaux réalisés par son mari. Elle fut son plus grand soutien, sa conseillère aussi.

La première fois que je me rendis chez le couple, installé dans l’ancien presbytère de Schifflange, ce fut pour rencontrer Ad à l’occasion d’un reportage sur plusieurs pages qui serait publié dans le Nouveau Luxembourg Magazine. Je rendis souvent visite au couple, rédigeant par la suite un portrait sur son œuvre pour les colonnes du journal francophone du pays, le «Républicain Lorrain». J’avais envisagé de revoir Adolphe prochainement pour écrire sur lui dans la «Zeitung». Je n’en ai pas eu le temps !

S’il est une exposition phare qu’il faut voir en ce début d’automne, c’est celle où vous éprouverez le plaisir de goûter aux travaux d’Adolphe Deville. Elle est vivante, colorée, le talent de l’artiste vous enlève les poussières de l’âme.

L’œuvre d’un artiste prodigieux

Je n’avais jamais vu autant de monde, le jour d’un vernissage, au Schëfflenger Konschthaus, que lors de celui de l’exposition «Ad Deville, sa vie, son œuvre, 13 novembre 1935 – 28 mai 2022». Minh Nhu Luu, la galeriste, nous a dit, alors que nous sommes passés revoir l’exposition dès le lendemain du vernissage, que tout au long de la journée, des dizaines de personnes étaient venues voir les travaux d’Adolphe Deville. Depuis lors, cette exposition bat un absolu record de fréquentation.

Ravenne, Ombrie, Provence, Lubéron…

De 1954 à 1962, Adolphe Deville, passionné d’archéologie, d’architecture et de mosaïque, a effectué des voyages d’études à Ravenne et à Venise. Après ses études, il a enseigné en qualité de professeur d’éducation artistique au Luxembourg.

Dès 1962, de nombreux séjours en Provence et dans le Lubéron ont considérablement marqué ses œuvres. Pour sa lumière, il s’est épris de l’Ombrie et pour sa luminosité il est allé de coup de cœur en coup de cœur pour Ravenne. Il a accompli de longues distances en Arizona où il retrouvait toujours avec joie le volume des paysages.

Ses œuvres ont été exposées au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, ainsi qu’aux Etats-Unis : Villa Vauban, Grenade, Véronne, Paris, New York, sept fois à la Galerie de l’Escher Theater…

Des décorations murales, des décorations de sol en mosaïque, des vitraux, des sculptures, des fresques, ainsi que des décors de théâtre, des bijoux et du mobilier, font également partie de ses réalisations.

Un très grand artiste s’en est allé. Que vive l’artiste à jamais dans nos cœurs et dans nos âmes !