Exposition jusqu’au 7 juillet à Walferdange
Lorsque dix artistes évoquent leur «Heemecht»
Belle surprise, lors du vernissage de l’exposition «Heemecht», en hommage au peintre luxembourgeois Gust Graas, dont est célébré actuellement et jusqu’à la fin de l’année, le centenaire de la naissance. Comment dire, comment, finalement, expliquer le pourquoi, le devenir de cette sublime exposition qui a lieu actuellement et jusqu’au 7 juillet à l’Espace-Galerie CAW à Walferdange, au 5, route de Diekirch ?
La fille de Gust, elle-même écrivaine et journaliste particulièrement bien cotée, Kit Graas a fait appel à neuf artistes afin qu’ils participent à cette exposition. Ils ont tous et toutes, donner leur accord.
Ainsi il vous sera possible de découvrir les œuvres de dix artistes au CAW : Gust Graas, Jean-Marie Biwer, Robert Brandy, Tino Camarda, Gérard Claude, Raymond Clement, Jim Knaff, Margot Reding-Schroeder, Yvette Rischette et Raphaël Springer.
Cet endroit si particulier, cet endroit tant aimé
«Heemecht» est cet endroit où l’on se sent chez soi, notre «Zuhause».
Pour Gust Graas, ce lieu se situait à Walferdange-Helmsange. C’est là que se trouvait sa maison familiale. Enrôle de force dans l’armée nazie allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, tout le Luxembourg, tout notre pays devint sa «Heemecht».
Après la libération, avec l’espoir qu’il n’y aurait plus jamais de guerre, de conflit quelconque, il co-fonda la Jeunesse fédéraliste. Et au travers son travail à Radio Luxemboirg, il diffusa une culture commune à travers une partie du monde. Les tableaux que vous verrez lors de cette exposition sont «Vue de Bonnal» et «Paysage de midi». ou encore, mais celui-là inspiré d’une sorte de plus loin, d’horizon ouvert à toutes les perspectives : «Skyline».
Depuis 1980, Jean-Marie Biwer et son épouse vivent dans un endroit extrêmement reculé du pays. Jean-Marie ne peint quasiment plus qu’exclusivement des paysages, notamment dans le tableau qu’il a peint spécialement pour cette exposition : «Paysage en mai». Ceci à l’aide d’une attention méditative sur ce que la vie place devant ses yeux. Jean-Marie se promène chaque jour dans ces paysages, vivant ainsi son monde réel tout en explorant son univers artistique, sa «Heemecht».
Robert Brandy a, tout au long de sa vie, beaucoup voyagé. Mais toujours, il est revenu avec un intense plaisir à Luxembourg, sa «Heemecht». Après une longue série d’œuvres abstraites, l’artiste retrouva son chez-lui, son chez-soi dans sa dernière série intitulée «Open Landscape».
Pour Tino Camarda, dont le grand-père italien trouva, dès 1920, sa «Heemecht» à Luxembourg, l’œuvre multicolore qu’il montre à Walferdange «Souvenirs pleins la tête» exprime combien il est heureux ici, chez nous, chez Lui. Sa maman éleva courageusement ses trois enfants après le décès précoce du papa. Notre ami Tino a forgé sa «Heemecht» au Luxembourg, ce, avec son épouse et leurs deux filles.
L’Art est ma «Heemecht», aime à dire Gérard Claude. Il a, notamment, transformé un tronc de pommier, si typique de nos vergers luxembourgeois, en sculpture. Elle porte le titre «Stèle».
Quant à Raymond Clement, il capture son sentiment, son ressenti de la «Heemecht» au travers la photo «E Kannerdram um Kierchbierg», là où l’on trouve le bonheur : c’est le lieu d’où tu viens, l’endroit où tu te sens à l’aise le toute première fois, cette maison, ce jardin, cette rue, ce village, cette ville, ce pays que tu aimes.
Et Jim Knaff alors ! Eh bien, pour lui, «Heemecht» signifie un pont d’ancrage, un port d’attache pour vivre ses influences socio-culturelles, près de l’eau et du soleil. Pour le CAW de Walferdange, il a réalisé «Venise», magnifiquement représentée dans un tableau figuratif.
L’œuvre pleine d’émotion de Margot Reding-Schroeder «Tanz der Geschwister» exprime la «Heemecht». Elle est née lors du départ imminent d’une de ses sœurs, événement qui a bouleversé profondément l’artiste, en son for intérieur. Quel vibrant hommage.
C’est ainsi qu’Yvette Rischette appelle son lieu de refuge »Back to the roots», peinture qui montre ce lieu où l’on se sent protégé, accepté et entouré par des êtres aimés.
Et maintenant, nous arrivons à Raphaël Springer. Ses parents ont été expulsés de Breslau et d’Olkowitz. Ils ont trouvé leur «Heemecht» à Luxembourg. Raphaël y vit avec ses enfants, son épouse, ses amis, ses collègues. Il est heureux et fier d’être luxembourgeois. Cette fierté, il exprime fortement dans sa série « City of Luxembourg ».
L’exposition «Heemecht» reste à voir ce vendredi, de 15 à 19 heures, ainsi que samedi et dimanche, de 14 à 18 heures.