Kultur24. August 2024

Guy Schons de la Dullemajik

Un incroyable Fonds de chants populaires et folkloriques luxembourgeois

von Michel Schroeder

Guy Schons est né en 1950. Ses qualités de chanteur et de musicien sont connues et reconnues par un nombreux public. La preuve, lors de la soirée à laquelle nous avons assisté dans le Grand Auditorium de la City Bibliothèque, il n’y avait plus une seule place de disponible.

Lors de cette soirée, dédiée aux chansons luxembourgeoises, Guy Schons plaça celles-ci dans leur époque, parla de leur origine, de ceux et celles qui les ont composées et interprétées. Il illustra, à la voix et à la guitare, ses propos fort érudits.

Une passionnante conférence-concert

Lors de la conférence-concert à laquelle nous avons assisté pour vous, Chères amies lectrices et Chers amis lecteurs, Guy Schons a expliqué quelles chansons les habitants du Luxembourg et de la Grande Région, avaient l’habitude de chanter lors des Veillées, ou, par exemple, également lors de mariages.

Guy Schons interpréta lors de cette soirée dans le Grand Auditorium de la City Bibliothèque des chansons connues comme «O, wär ech dach am Gréngewald» et «Eise Brouder Méchelchen», il fit découvrir au public une série de chansons peu ou pas du tout connues. A l’aide de ces chansons, Guy, à l’aide de balades thématisa l’amour, des moqueries sur la vie conjugale. D’autres chansons parlaient des scissions dans l’église, de réformes, mais aussi de l’immigration vers les Etats-Unis.

Transmission orale

Guy Schons expliqua que de la période de la Renais­sance à l’époque Moderne, la grande majorité des gens ne savaient ni lire ni écrire. Les chansons folkloriques et populaires se transmirent de façon orale. Les nobles, ainsi que les personnes fortunées qui avaient bénéficié d’une certaine éducation ne s’intéressaient strictement pas à ces chansons.

En 1839, lorsque la partie wallonne du Grand-Duché-du-Luxembourg fut cédée à la Belgique, notre pays a bien été obligé à s’inventer une nouvelle identité culturelle.

Un renouveau d’intérêt !

Dans ce contexte, l’Association luxembourgeoise pour le maintien du Patrimoine (Lëtzebuerger Gesellschaft fir d’Erhale vun Patrimoine) demanda à ses membres de recueillir de la bouche de celles et de ceux qui les avaient mémorisés les chants populaires qui risquaient de tomber dans l’oubli.

Dans les années 1880 un grand intérêt pour le folklore vit le jour. Les intellectuels commencèrent à transcrire de nombreux chants. Parmi les plus importants collectionneurs de chants populaires appartiennent Edmond de Lafontaine, appelé Dicks, Mathias Tresch, ainsi que Mathias Thill, pour n’en citer que quelques-uns ! Gregor Spedener d’Esch-sur-Sûre, ensemble avec Anton Wagner de Grevenmacher, prirent soin de collecter les chants populaires et folkloriques qui étaient interprétés lors de mariages.

Dans sa collection, Guy Schons, possède plus de mille chansons de notre pays, ce qui constitue un patrimoine inestimable.

Les recherches de Guy

Guy est également connu pour les recherches qu’il a effectuées et qu’il réalise encore dans le domaine des chansons populaires luxembourgeoises. Il s’est ainsi fait connaître comme historien de la culture, de mouvements culturels et de l’œuvre de Putty Stein, écrivain, cabarettiste et chansonnier.

En 1963, Guy Schons s’est produit pour la première fois en 1963, comme guitariste talentueux et chanteur, à la fois reconnaissable entre mille, au sein du groupe Blackbirds, un quatuor qui se produisait principalement dans le sud du Grand-Duché.

Du groupe L.S.D à la Dullemajik

Être propriétaire d’une guitare à douze cordes, comme Bob Dylan, le taquinant depuis un certain temps, en 1965, il s’en ai procuré une. Et !, j’allais presque oublié et vous auriez pu me gronder pour cet oubli : Guy s’est non seulement procuré une guitare à douze corde, mais également, par la même occasion un harmonica. Dès lors il s’est lancé dans l’interprétation de chansons de protestation. Il quitta ensuite le pays et voyagea dans différents pays, où il lui arriva de travailler comme musicien.

Le groupe L.S.D, vous les plus anciens (comme moi d’ailleurs) doit vous dire quelque chose ! Guy Schons fonda ce groupe en 1966, pour le quitter une année plus tard. Mais, toutefois, L.S.D laissa des traces.

C’est ainsi qu’en 1967, Guy Schons repartit sur les routes. C’est à la même époque, qu’il commença à rassembler et recueillir d’anciennes chansons luxembourgeoises.

Puis, arriva, un tournant important dans sa carrière. Il fonda, ensemble avec son ami René Wiroth, en 1975, l’ensemble de musique folklorique luxembourgeoise Dullemajik, groupe qui existe encore aujourd’hui, mais avec d’autres membres.

En 1977, Guy Schons fonda le Folk Club et en devint le premier président.

CDs et livres

En 1992, ensemble avec d’autres musiciens renommés, il édita un CD de chansons de Putty Stein. L’année suivante il édita le second CD de chansons de Putty Stein, augmenté par des chansons de Lou Petit. L’aventure passionnante ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’en 2003 un troisième CD enregistré en live vit le jour.

Aujourd’hui Guy Schons habite à Hollenfels. Depuis son domicile, il a une superbe vue sur le Château médiéval.

Schons est également l’auteur des ouvrages et articles suivants :

Die Dullemajhik, ein altes Musikinstrument und seine Geschiche. (1983 – Revue).

Putty Stein (1888 – 1955) – und die populäre Musik seiner Zeit, en trois volumes (audédition).

Feuertand und Firlefanz – Luxemburger Fest und Alltagkultur in Mittelalter und früher Neuzeit. (autoédité).

Matt Schong an Huesen an den Himmel kommen! Luxemburg Sozial- und Kulturgeschichte des 18. Jahrhunderts (autoédité).

De belles surprises seront bientôt au rendez-vous

Après sept années de silence sur toute la ligne Guy Schons nous revient, reprend sa guitare. Surveillez bien les calendriers culturels, car l’artiste nous réserve encore plusieurs surprises, notamment à l’occasion du 50ème anniversaire de la Dullemajik.