Que vous dire, si ce n’est vous inciter à découvrir l’exposition de l’artiste Roger Dornseiffer, visible jusqu’au 18 août au Jardin Enchanté. Cette exposition est vraiment exceptionnelle. Vous verrez de nombreuses peintures de l’artiste, mais aussi ses aquarelles. En effet, Roger Dornseiffer, s’est demandé quelle serait la meilleure technique à utiliser pour représenter des fleurs dans toute leur beauté et toute leur splendeur. Et, son choix, s’arrêta sur l’aquarelle. Et pour ce choix, nous lui donnons mille fois raison. Plusieurs aquarelles de l’artiste illustrent notre reportage ?

Cette exposition est visible, tous les jours, à partir de 15 heures. Il vous suffit de vous rendre au Jardin Enchanté. Il s’agit du bâtiment, situé dans une ambiance florale, où il y avait jadis une boulangerie-pâtisserie, au 101, rue du X Septembre à Luxembourg. Il se situe à l’une des entrées du splendide Parc Belair, celle à côté de l’Hôtel du Parc Belair.

Nous étions à admirer les travaux de l’artiste lorsqu’un ancien collaborateur du «Zeitung vum Lëtzebuerger Vol­lek», est arrivé. Ce grand ami de Roger a signé, plus d’un millier d’articles, consacrés notamment à l’art, au «Zeitung». Giulio-Enrico Pisani, car c’est de lui qu’il s’agit est également connu et reconnu pour ses nombreux livres publiés dont celui sur le médecin-résistant-ministre com­muniste Charles Marx.

Giulio-Enrico a été distingué au Concours Littéraire National en 1998, dans la catégorie essais et en 2002 dans la catégorie poésie. Le Hans-Bernahard-Schiff Literatursonderpreis lui a été attribué en 2005 par la Ville de Sarrebruck. Sur l’une des photos vous le voyez en compagnie de son grand ami le peintre Roger Dornseiffer.

Roger a beaucoup peint des arbres et des scènes de nature. Giulio a rédigé la préface de l’ouvrage, abondamment illustré, «Le secret des arbres», de Roger. Je propose de reproduire cette préface ci-après.

Le secret des arbres, par Giulio-Enrico Pisani

Le secret des arbres, qui l’aura-t-il percé ? En vain bien des poètes tentèrent de découvrir sous leur manteau rugueux et leurs branches agitées ce que leur faux silence pouvait bien vouloir dire.

Faut-il interroger le vent lorsqu’il secoue leur capiteux feuillage, leurs fruits ou leurs aiguilles, lorsque de leur ancrage dans la terre il se joue, rappelant à l’homme qu’il vit sa vie grâce à leur vie ?

Et comment comprendre ce que nous dit Zéphir, dès qu’entrent leurs couronnes, il entonne sa chanson, fait frémir leurs racines, naître de leurs soupirs des peintres et poètes les vibrantes créations ?

Mais n’étant que poète, le poète que peut-il, enchaîné par les mots, lettres et caractères, uniformément noirs dont il couvre, fébrile, le blanc qu’il engrosse de son imaginaire ?

Le peintre par contre et notamment ce mage qu’est Roger Dornseiffer, t’éveille à leur mystère, le secret des arbres et leur magique langage s’ouvrant à ton regard, que sa peinture libère.

Roger Dornseiffer survole paysages, arbres, forêts et bois jaillis de son imagination, ou cueillis par ses yeux, puis mémorisés et transformés grâce au philtre magique de ses formes et couleurs, de manière à nous dévoiler l’âme (réelle ou désirée ?) plutôt que l’aspect superficiel offert au commun des mortels par la nature. C’est quasiment du Spinoza : le créateur au sein de la création, le «deus sive natura» - Dieu, c’est-à-dire la nature.

A propos de Roger Dornseiffer

Fils aîné de l’architecte Paul Dornseiffer, Roger Dornseiffer est né à Luxembourg en 1936.

Il accomplit ses études au Lycée de Garçons, puis des études d’ingénieur à Zürich et à Vienne. Mais, l’art étant sa grande passion, il partit bien vite à la découverte des milieux artistiques de ces deux villes.

De 1970 à 1977, Roger Dornseiffer enseignera l’Art et l’Histoire de l’Art à la Miami University. Il y réalisera d’intéressants exercices avec les étudiants, consacrés à la psychologie des couleurs.

En 1971 il obtient la plus haute distinction décernée à Luxembourg, le Prix Grand-Duc Adolphe. Il a eu l’honneur de réaliser le timbre pour les jeux olympiques de Montréal de 1976.

Roger Dornseiffer a réalisé de nombreuses mosaïques. On peut les voir à l’entrée de l’école de Wellenstein. Pour l’école maternelle de cette cité mosellane, il a réalisé les vitraux.

L’artiste a exposé au Luxembourg, en Belgique, en Angleterre, en Allemagne, en France ….